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L’Éditeur de texte Emacs

Thursday 2 September 2010

Cet article commence à dater sérieusement. Je le garde ici pour mémoire, mais je ne suis pas persuadé que ça soit la meilleure source d'information par les temps qui courent

Introduction

Emacs est un éditeur de texte extrêmement puissant, conçu pour tourner sous UNIX, mais disponible sous à peu près toutes les plateformes. Je l’utilise depuis quelques années déjà, et je suis encore loin de maîtriser toutes ses possibilités ...

Je ne ferais pas ici une encyclopédie sur Emacs, mais je présente les (toutes) petites extensions que j’ai écrites, et d’une manière générale, la démarche pour installer n’importe quelle extension (bibliothèque) d’Emacs. Vous trouverez également quelques précieuses instructions pour utiliser le retour à la ligne automatique d’Emacs, si vous ne le connaissez pas déjà.

Bien sûr, je ne peux lire le tutorial à votre place. Si vous ne l’avez pas déjà lu, alors, ouvrez un Emacs, et tapez Control-h, puis t, ou bien cherchez dans le menu help, à Emacs tutorial. Il y en a dans plusieurs langues, et une <a href="http://www.linux-france.org/article/appli/emacs/TUTORIAL.fr">traduction française du tutorial est disponible ici. Si vous avez déjà quelques notions, il y a un petit aide mémoire très bien foutu : la refcard Emacs (ou cette autre refcard plus visuelle et moins dense).

Ces explications s’addressent pour l’instant surtout à des débutants, mais devraient être utiles également à des utilisateurs un peu plus expérimentés. Les gourous peuvent aller trouver les liens vers les fichiers lisp, mon .emacs et .gnus à la fin de la page.

La dernière version de ce document se trouve sur la page //matthieu-moy.fr/spip/?L-Editeur-d....

Installer une bibliothèque pour Emacs

Une bibliothèque (ou, par abus de langage, librairie) peut se présenter sous plusieurs formes : Un fichier avec l’extension .el, qui est en fait un code source elisp, un ensemble de fichiers .el, souvent rassemblés dans une archive, ou encore un package pour XEmacs. Je n’ai jamais utilisé de package pour XEmacs, donc, je serais bien en mal de les documenter !

Les instructions données ici sont adaptées à un environnement UNIX (Linux en fait bien sûr partie), et devront sans doute être adaptées pour fonctionner sous Windows.

Dans tous les cas, il va falloir mettre ces fichiers quelque part. Je suppose ici que vous souhaitez une installation pour un seul utilisateur, donc, que vous souhaitez les installer dans votre répertoire personnel.

Il faut créer un répertoire dédié aux fichiers lisp. Par exemple, `emacs-lisp’. Il faut alors dire à Emacs que ce répertoire contient des fichiers qu’il peut utiliser. Pour ça, ajouter ces lignes à votre fichier de configuration (~/.emacs.el, ou ~/.emacs). Si vous n’en avez pas, depuis Emacs, tapez C-x C-f ~/.emacs.el RET (Même sous Windows, si, si !).

;; Positionner la variable `my-lisp-directory'  sur  une chaine  de
;; caractères contenant le  chemin complet du repertoire contenant les
;; fichiers lisp.
(setq my-lisp-directory (expand-file-name "~/emacs-lisp/"))

;; Ajouter ce  répertoire à  la liste  des répertoires  contenant les
;; bibliothèques :
(add-to-list 'load-path my-lisp-directory)

Une archive (fichier.tar.gz en général)

Bien sur, il faut commencer par décompresser l’archive. La plupart des lecteurs doivent déjà connaître ça, mais ça ne fait pas de mal de le rappeler :

tar xzvf fichier.tar.gz

Dans un environnement GNU (Linux & Cie). Explications :

  • x Pour extraire l’archive.
  • z Pour utiliser gzip pour décompresser l’archive.
  • v Pour le mode bavard (verbose).
  • f Pour dire que l’argument suivant est le fichier à extraire.

Si cela ne marche pas, c’est que la version de tar utilisée n’est pas GNU. Alors, il faut appeler Gzip à la main pour décompresser l’archive : gunzip fichier.tar.gz, qui crée le fichier fichier.tar, puis tar xvf fichier.tar, qui extrait tous les fichiers contenus dans l’archive dans un répertoire.

Lire les fichiers README et/ou INSTALL ! En général, il suffit d’executer successivement les commandes

./configure --lispdir=$HOME/emacs-lisp
make
make install

Puis ajouter quelques lignes à votre .emacs. Tout ceci est forcément expliqué dans le fichier INSTALL ou README.

Un fichier elisp seul

Pour des petits programmes, il n’est pas nécessaire de sortir l’artillerie lourde des ./configure, make, ... Le fichier elisp peut être distribué seul, et l’installation est encore plus simple :

  • Placer le fichier dans votre répertoire emacs-lisp/
  • Lire les commentaires au début du fichier. Ils contiennent en général la licence qui indique si vous avez le droit d’utiliser, de redistribuer, et de modifier le fichier, et surtout les instructions d’installation et d’utilisation du fichier.
  • Ce n’est pas obligatoire, mais on peut aussi compiler le fichier pour que son chargement et son execution soient plus rapides par la suite : Depuis Emacs, M-x byte-compile-file NOM-DU-FICHIER RET. On peut aussi le faire depuis le mode dired avec B sur le nom du fichier. Il y a aussi M-x byte-recompile-directory qui permet de compiler tous les .el d’un répertoire et de ses sous-répertoires (récursivement)

Dans tous les cas

Lire le fichier INSTALL, c’est bien, mais le comprendre, c’est mieux. Voilà quelques indications : Par soucis d’efficacité, Emacs attends qu’on lui demande quelque chose pour charger le contenu d’un fichier. Il y a principalement deux moyens de gérer cela :

  • Autoload :

    La fonction autoload permet de dire à Emacs qu’une fonction existe, et dans quel fichier. Il se chargera ensuite de charger le fichier en question au premier appel de cette fonction. Dans la configuration par défaut d’Emacs, prèsque toutes les fonctions sont déclarées en autoload, et par exemple, les fonctions du mode emacs-lisp ne sont chargées que lorsqu’on ouvre un fichier emacs-lisp, et donc jamais pour ceux qui n’en ouvrent jamais. La syntaxe est

    (autoload 'fonction "fichier (sans .el)"
              "La documentation de cette fonction" t)

    Pour les détails, C-h f autoload RET

  • Require :

    Les autoload sont donc très pratiques, mais si j’installe une bibliothèque contenant beaucoup de fonctions, je ne veux pas voir mon .emacs augmenter de façon démesurées. Les grosses bibliothèques contiennent en général un fichier contenant tous les autoloads nécessaires, et il suffit de charger ce fichier pour installer le tout. En plus, on ne veut pas recharger une deuxième fois un fichier déjà chargé. Pour cela, la fonction adaptée est require.

    (require '<fichier(sans .el)>)

    Si le fichier est déjà chargé, rien ne se passe, sinon, le fichier est chargé. Il faut pour cela que le fichier contienne l’instruction (provide ’<fichier>), mais ça, c’est le problème du développeur. Dans certains cas, le (provide ’<symbol>) et le nom du fichier ne correspondent pas. Dans ce cas, on s’en sort avec (require ’<symbol> "<fichier>.el").

Pour automatiser tout ça

Compiler les fichiers, ajouter les autoloads, ce n’est pas grand chose, mais c’est encore mieux quand c’est fait automatiquement. Et c’est bien sur possible. Il faut pour cela télécharger un petit <a href="emacs/Makefile">Makefile

(à nommer Makefile), éditer le début du fichier pour l’adapter à votre configuration, puis tapper "make". Il vous dira même quelles lignes ajouter votre .emacs. Il y a 3 variables à configurer au début du fichier :

  • LISPDIRS : Une liste de répertoires contenant des fichiers lisp à gérer via ce Makefile.
  • AUTOLOADFILE : Le nom du fichier contenant les autoloads. Ce fichier ne doit pas se trouver dans un des répertoires de LISPDIRS.
  • EMACS : Le nom du programme emacs (par exemple, emacs, xemacs, emacs-21.1, ...) et les options. (a priori, -no-site-file -no-init-file)

Une condition, toutefois : Que les fichiers aient été bien écrits. La compilation en byte-code est tout à fait standard, donc ne devrait jamais poser de problèmes, mais la génération d’autoloads ne peut se faire que si les fonctions concernées sont déclarées en temps que tel, c’est à dire précédées exactement de la ligne

;;;###autoload

Comme par exemple, dans le morceau de code suivant :

;;;###autoload
(defun bbdb/send-hook ()
  "Parse headers of outgoing message, insert the addresses of the
recipients one by one into BBDB if they do not exist already"
  (interactive)

Cas particulier des modes Emacs

Premières manipulations

Un mode Emacs n’est guère plus qu’une fonction qui est appelée automatiquement à chaque chargement d’un fichier. En général, ladite fonction s’intitule <nom-du-language>-mode. Par exemple, le mode Ada appelle ada-mode, le mode C appelle c-mode.

La première chose à faire, c’est de vérifier que tout marche bien. Supposons que vous venez d’installer un mode PHP. Ouvrez un fichier .php. Avec de la chance, vous passerez automatiquement en mode PHP. Sinon, tappez M-x php-mode. Si vous obtenez un message d’erreur, c’est que l’installation du package n’a pas ét faite correctement. Fermez Emacs, relancez-le, et réessayez, avec un peu de chance ...

Sinon, quelque part dans la modeline (la barre en bas de l’écran), doit apparaitre PHP, et avec encore un peu de chance, vous aurez la coloration syntaxique. Sinon, M-x font-lock-mode devrait faire l’affaire.

Automatisation

Bon, si la partie précédante a bien marché, vous pouvez bien sur automatiser tout ça en modifiant votre .emacs.

Pour lancer un mode automatiquement, c’est la variable auto-mode-alist qui s’en occupe. C’est une liste de doublets (expression régulière, mode). Par exemple, pour lancer php-mode pour tous les fichiers ayant l’extension .php, il faut écrire :

(add-to-list 'auto-mode-alist (cons "\\.php$" 'php-mode))

Explications : le "." est un caractère spécial pour les expressions régulières, et doit être échappé avec un "\". Mais le "\" est un caractère spécial pour les chaînes en elisp, et doit lui-même être échappé par un autre "\". Le "$" à la fin est un caractère de fin de chaîne. En bref, "\.php$" veut dire "Toute chaine se terminant par la séquence .php".

Allez, pour la route, un exemple plus compliqués : ".[eE]macs[0-9]+\.[0-9]+".

  • Le ’.’ veut dire "n’importe quel caractère".
  • Les caractères entre crochets [eE] signifient "N’importe lequel des caractères entre les crochets". Ici, "soit un e, soit un E". La séquence [0-9] veut dire n’importe quel caractères compris entre 0 et 9.
  • Le ’+’ veut dire "répété au moins une fois". [0-9]+ veut donc dire "toute séquence d’au moins un chiffre". Le ’*’ voudrait dire "Répété autant de fois que nécéssaire (y compris 0 fois)".
  • Nous avons déjà parlé des ’\’ : "\." Veut simplement dire ’.’.

Pour avoir la coloration syntaxique automatiquement, c’est

(global-font-lock-mode 1)

Toujours dans le fichier ~/.emacs.el.

Mes bibliothèques

Quelques petites extensions pour Emacs que j’ai écrites, ou bien auxquelles j’ai participé :

  • moy-bbdb.el :
    Pour ajouter automatiquement les destinataires des mails sortants dans votre carnet d’addresse BBDB.
  • moy-latex.el :
    Pour l’instant, seulement deux petites fonction pour déplacer d’un bloc un automate écrit en <a href="http://www.lsv.ens-cachan.fr/~gastin/gastex/gastex.html">gastex.
  • latex-sections.el :
    Une petite extention a AUC-TeX qui permet de manipuler rapidement les sections (sélectionner une section et ses sous-sections, remonter ou descendre une section d’un niveau).
  • kill-ring-rotate.el :
    Un tout petit bout de lisp formidable pour manipuler le kill-ring (L’endroit ou sont stockées les morceaux de textes coupés avec les commandes kill-<...>. M-x kill-ring-rotate affiche un buffer avec les derniers éléments coupés, naviguez avec les flèches, ... et RET pour insérer le texte choisi.
  • gnus-pers-patched.el :
    Une version patchée de gnus-pers.el permettant de positionner des champs à l’envoi du mail.
  • Makefile
    Ce petit Makefile, inspiré de celui de BBDB, permet de gérer une base de fichiers Emacs Lisp. Il maintient à jour les autoloads, et les compilations en byte-code.
  • niko-bbdb-split.el
    Travail commun avec Nicolas Kowalski. Un petit module très pratique pour trier vos mails à partir de BBDB. Vous pourez au choix, trier vos mails en amont en générant une portion de ˜/.procmailrc, ou bien trier vos mails après lecture, en générant une valeur pour la variable gnus-move-split-methods à partir de votre BBDB.
  • shell-toggle.el
    Permet de basculler en mode shell avec un seul raccourcis clavier. Je n’en suis pas l’auteur, mais ma version permet de gérer le mode ansi-term (véritable émulation de terminal) en plus du mode shell traditionnel.
  • find-this-file.el
    Pour ouvrir rapidement un fichier. Le curseur sur le nom du fichier, eventuellement suivi du numéro de ligne (toto.c:42), la commande ltf-find-file-at-point-interactive ouvre le fichier à la bonne ligne.
  • moy-compilation-schedule-execute.el
    Permet d’executer une commande à la fin de la compilation en cours (ou tout de suite si aucune compilation n’est en cours.). Très pratique quand on veut executer le programme que l’on est en train de compiler dans un shell ou un déboggeur.
  • Xtla
    Une interface à GNU Arch pour Emacs, utilisant l’implémentation de référence tla

  • — >

  • lustre.el
    Un mode pour le langage Lustre.

J’en profite pour publier mes fichiers de configuration :

  • .emacs. Il n’est pas très bien commenté, et adapté en particuler à mon environnement, et ne marchera donc pas a priori tel quel ailleurs que chez moi, mais il contient à mon avis des choses intéressantes.
  • .gnus.el. Même remarque.
  • .emacs-customize. J’aime utiliser customize, mais pas qu’il modifie mon .emacs. Je garde donc les créations de customize dans ce fichier séparé.

Et un petit fichier de configuration pour le fantastique window-manager Ion qui reprend les racourcis clavier d’Emacs pour limiter le dépaysement.

  • emacs-bindings.lua. Copiez ce fichier dans votre répertoire ˜/.ion2/, puis ajoutez la ligne suivante à la fin de votre fichier ion.lua :
    include("emacs-bindings")

Les retours à la ligne automatiques sous Emacs

Quand on écrit du code ou des mails, la convention est de jamais dépasser 80 caractères dans la longueur des lignes. Pour les mails (et donc les news), la netiquette impose, selon les versions, de tronquer à 70 ou 76 caractères, pour que les réponses précédées de > > ne débordent pas. S’il vous plaît, respectez ces consignes.

Après la 5ème ligne, vous en avez tous eu marre de compter les caractères et de placer vous même les RET à la main.

Là, vous découvrez M-q : Cette commande permet de reformater un paragraphe. Par exemple, le texte

ceci
est
un
paragraphe, mais avec une ligne vraiment très très très très longue. Elle dépasse même sans doute la largeur de l'écran.
par contre, celle-ci est plus
courte.

en

ceci est  un paragraphe, mais avec  une ligne vraiment  très très très
très longue. Elle dépasse même  sans doute la largeur de l'écran.  par
contre, celle-ci est plus courte.

C’est mieux, non ?

Mais vous ne vous arrêtez pas là. On vous a dit qu’Emacs pouvait tout faire, alors vous vous demandez comment aller plus loin, et automatiser cela pour ne même pas avoir à tapper ce M-q ... Et vous avez raison : essayez M-x auto-fill-mode dans un buffer de texte, puis tappez une longue ligne. lorsque vous pressez la touche espace, Emacs revient à la ligne automatiquement si la ligne est trop longue.

Bon, c’est mieux, mais c’est encore fatiguant de devoir passer à la main en mode auto-fill. Il faudrait le faire automatiquement. Et c’est encore une fois assez simple : Pour passer en mode auto-fill dans tous les buffers en mode texte, ajouter cette ligne à votre fichier .emacs:

(add-hook 'text-mode-hook 'turn-on-auto-fill)

Que fait-elle ? Elle ajoute la fonction turn-on-auto-fill au crochet text-mode-hook. Un crochet est une liste de fonctions qui sont executées quand Emacs rentre dans un mode. Si vous voulez ne passer en auto-fill que pour les compositions de message sous Gnus, par exemple, la ligne devient :

(add-hook 'message-mode-hook 'turn-on-auto-fill)

Bon, là, vous avez l’essentiel.

Personnellement, j'aime bien justifier mon texte à gauche et à droite,
pour avoir  des paragraphes  comme celui-ci, qui  ressemble à  un vrai
rectangle,   quelque    soit   la    longueur   des   mots    qui   le
composent. Certaines personnes ne  trouvent pas cela joli ni pratique,
donc, si c'est votre cas,  passez votre chemin. Dans le cas contraire,
il  suffit  de   positionner  la  variable  `default-justification'
'full. Comment ? Comme-ça :

(add-hook 'text-mode-hook
  (lambda ()
  (auto-fill-mode 1)
  (setq default-justification 'full)))

Par exemple.

Une petite exception pour le mode AUC-TeX : M-q formate un paragraphe sans le justifier, et C-u M-q le justifie.

Après quelque temps d’utilisation, on est souvent génés par les coupures mal placées, typiquement avec les `:’ en fin de ligne. Et bien il suffit de dire à Emacs de ne pas couper à ces endroits là !

(defun my-fill-nobreak-predicate ()
  (save-match-data
    (or (looking-at "[ \t]*[])}»!?;:]")
        (looking-at "[ \t]*\\.\\.\\.")
        (save-excursion
          (skip-chars-backward " \t")
          (backward-char 1)
          (looking-at "[([{«]")))))

(setq fill-nobreak-predicate 'my-fill-nobreak-predicate)

Mais les endroits ou l’on ne veut pas couper peuvent changer selon les modes. Par exemple, j’ai ça dans mon .emacs.el pour ne pas couper au milieu d’une chaine dans le mode Ada :

(add-hook 'ada-mode-hook
          '(lambda ()
                   (make-local-variable 'fill-nobreak-predicate)
                   (setq fill-nobreak-predicate 'ada-in-string-p)))

le make-local-variable est là pour que la valeur de fill-nobreak-predicate ne soit positionnée que pour le buffer courrant.

Pour tout le reste, je vous suggère un M-x customize-group fill RET. Vous y trouverez certainement votre bonheur pour toutes les autres paramètrages que vous pourriez imaginer.

Certaines personnes tiennent absoluement à sauvegarder leurs fichiers avec des lignes de 3kms de long, mais veulent visualiser leurs fichiers avec des lignes tronquées. Il y a le mode longlines pour cela, mais il faut l’installer, par exemple à partir d’<a href="http://www.geocities.com/kensanata/elisp/longlines.el.txt">ici.

Gérer les caractères accentués

Attention ! Cette section a été écrite à une époque où la plupart des distributions fournissaient un Emacs dans une configuration qui ne gérait pas les accents. Les distributions modernes ont en général une configuration globale (via la variable $LANG ou une de ses amies) en UTF-8, et Emacs sait très bien s’adapter à ça sans rien dans le ˜/.emacs.el. En général, il n’y a donc rien à faire pour avoir des accents !

Le problème

Emacs est avant tout un éditeur de texte. Du texte, c’est une suite de caractères, et pour un ordinateur, c’est une suite de bits (0 ou 1). Pour arriver a afficher cette suite de bits sous une forme lisible par l’homme, il y a deux étapes:

  • L’encodage: Dire a l’ordinateur comment transformer cette suite de bits en une suite de nombres. Par exemple, en ASCII, les bits sont simplement regroupés par paquets de 8 pour faire une suite de nombres de 0 a 255. En UTF-8, ils sont regroupés par paquets de 8, 16, 24 ou 32 et représentent des nombres de 0 à 2^21.
  • Le jeu de caractère: Dire a l’ordinateur a quelle lettre correspond chaque chiffre. Par exemple, le jeu de caractère ASCII permet de coder tous les caractères alphanumériques (sans accents), les signes de ponctuations courrant, ... L’encodage latin-1 permet de représenter les caractères accentués du français, et le latin-9 est quasiment la même chose, en remplaçant quelques symboles peu utilisés (en particulier ¤ et ½) par, en particulier, le symbole euro (€) et le oe entrelacés (œ). UTF-8 est utilisé avec le jeu de caractère unicode, qui permet de représenter a peu près tous les caractères que l’on puisse imaginer ...

Le problème, c’est qu’un fichier texte ne spécifié pas l’encodage qu’il utilise. Si j’édite un fichier texte avec un éditeur configuré en latin-9, et que j’utilise le symbole €, et que quelqu’un d’autre ouvre ce fichier avec un éditeur configuré en latin-1, il verra un ¤ à la place ...

Première solution

À moins que vous n’ayez herité d’un Emacs préconfiguré (ce qui est heureusement de plus en plus souvent le cas), vous avez sans doutes eu des problemes avec les accents. Après avoir bidouillé un moment, voila une solution à mettre dans le <a href="dotemacs.html">.emacs.el :

(set-terminal-coding-system 'latin-1)
(set-keyboard-coding-system 'latin-1)
(set-language-environment 'latin-1)

Sinon, on peut aussi positionner la variable d’environnement $LANG (ou bien $LC_CTYPE) a "fr_FR". Ça, c’est pour les gens qui sont sous Unix, et c’est une configuration globale qui s’appliquera à toutes les applications.

De nos jours, le codage latin-1 est progressivement remplacé par l’UTF-8, qui permet de coder toutes sortes d’alphabets. C’est l’encodage par défaut sur la plupart des distributions Linux par exemple. Pour utiliser UTF-8 par défaut, on peut remplacer les 3 lignes ci-dessus dans le ˜/.emacs.el par :

;;
;; utf-8
;;
(setq locale-coding-system 'utf-8)
(set-selection-coding-system 'utf-8)
(prefer-coding-system 'utf-8)

La bonne nouvelle, c’est qu’avec ça, Emacs va essayer d’ouvrir les fichiers en UTF-8, mais si il n’y arrive pas (la plupart des fichiers latin-1 ne sont pas des fichiers UTF-8 valides), il va repasser en latin-1 tout seul. Il indique dans tous les cas l’encodage du fichier dans la modeline, en bas à gauche, avec un u pour UTF-8, ou un l, pour latin-1.

Si vous avez des soucis avec des encodages en provenance de Windows, ceci peut aider :

;;
;; cp-1252
;; http://theotp1.physik.uni-ulm.de/~ste/comp/emacs/misc/rs-ucs-coding-system.el
;;
(require 'rs-ucs-coding-system)
(rs-ucs-use-iso-8859)
(rs-ucs-use-windows-12xx)
(define-coding-system-alias 'cp-1252 'windows-1252)
(define-coding-system-alias 'cp1252 'windows-1252)

Si avec ça vous avez encore des problèmes en mode console, ceci peut peut-être aider, mais c’est censé être obsolete, donc à éviter :

(if (not (eq window-system 'x))
    (standard-display-european t))

La valeur de la variable d’environnement $TERM peut avoir son importance également. Essayer les valeurs xterm, linux, vt100 ou rxvt par exemple.

Le copier-coller avec les autres applications

Et si le copier-coller depuis les autres applications pose des problèmes avec les caractères accentués sous Emacs 21.2, alors, voici la solution :

(setq selection-coding-system 'compound-text-with-extensions)

Mélanges de jeux de caractères

Vous avez peut-etre noté qu’Emacs avait des problemes pour unifier les charsets latin-1 (sans l’euro) et latin-9 (avec euro) : il ne sait pas que le `é’ d’un mail encodé en latin-9 est le même que le `é’ d’un mail en latin-1, et il perd les pédales si on fait du copier-coller et qu’on obtient un document mixte latin-1/latin-9. La solution ? Utiliser ucs-tables.el avec ceci dans votre .emacs.el :

(require 'ucs-tables)
(unify-8859-on-encoding-mode 1)
(unify-8859-on-decoding-mode 1)

Spécifier l’encodage dans le fichier

C’est bien d’avoir l’encodage par défaut pour son Emacs, mais parfois, on a besoin d’avoir un encodage particulier pour certains fichiers, et accessoirement, permettre a d’autres gens d’éditer le même fichier avec une configuration différente. Un fichier texte brut ne permet pas de spécifier son propre encodage, mais on peut dire a Emacs lequel utiliser en utilisant la <a href="http://www.linux-france.org/article/appli/emacs/manuel/html/variables.html#FILE-VARIABLES">variable locale coding. Par exemple, mon Emacs est configuré en latin-1 par défaut, mais ce fichier est encodé en UTF-8: Il contient



Une autre syntaxe (pour du C++ par exemple), c’est, sur la première ligne du fichier:

// -*- coding: utf-8 -*-

Donc, Emacs passe en UTF-8 dès qu’il ouvre ce fichier. (Par contre, il y a d’autres instructions pour dire aux navigateurs d’utiliser UTF-8 pour afficher la page, mais ça, c’est une autre histoire.)

Et pour le mail ?

Si vous voulez avoir un Gnus « Netiquette compliant », evitez de poster du Quoted-Printable, avec ça dans votre .gnus.el (pas dans le .emacs.el !):

(setq gnus-default-charset (quote iso-8859-1)
      message-default-charset (quote iso-8859-1)
      mm-coding-system-priorities '(us-ascii iso-latin-1 iso-latin-9 utf-8)
      mm-body-charset-encoding-alist '((iso-8859-1 . 8bit)
				       (iso-8859-15 . 8bit)))

(Ici, on demande à Gnus de rester en iso-8859-1, alias latin-1, tant qu’il peut, et d’utiliser utf-8 sinon. On peut aussi passer un UTF-8 par défaut en mettant des ’utf-8 à la place des ’latin-1, mais on prend le risque de se faire jetter de certains serveurs de news, comme celui de free. C’est dommage, mais c’est comme ça !)

Ah, ça va mieux, mais des fois, je n’arrive pas à lire les messages des autres parce qu’ils sont mal encodes. Ceci resoudra une partie des problèmes (toujours dans le .gnus.el) :

(add-to-list 'mm-charset-synonym-alist '(iso8859-15 . iso-8859-15))
(add-to-list 'mm-charset-synonym-alist '(iso885915 . iso-8859-15))
(add-to-list 'mm-charset-synonym-alist '(ISO-8859-1 . iso-8859-1))
(add-to-list 'mm-charset-synonym-alist '(fr_FR . iso-8859-1))

Pour aller plus loin ...

Une mine d’information est disponible sur <a href="http://www.emacswiki.org/cgi-bin/wiki/CategoryInternationalization">EmacsWiki (mais c’est en anglais, cette fois).

Des liens pratiques

  • <a href= "http://www.linux-france.org/article/appli/emacs/index.html">Linux france vous aiguillera sur d’autre sites et articles intéressants.
  • <a href= "http://p.karatchentzeff.free.fr/freesoft/emacs/html/index.html">Introduction simple a Emacs, utile surtout si vous êtes encore vraiment un débutant.
  • À la découverte de GNU Emacs, addressé également aux débutants, mais aussi aux débutants en lisp, donc, pas si débutants que ça ...
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